Dans l’industrie, notre attention se porte plus sur les opérateurs « main d’œuvre direct » qui produisent que sur le personnel de bureau « main d’œuvre indirect » non productive. De ce fait, ces derniers sont souvent oubliés. Cependant, les fonctions supports ou personnel de bureau sont également sujet à des risques professionnels et victime d’accident du travail allant parfois jusqu’à la maladie professionnelle. Les principaux risques d’accident sont liés aux déplacements, à la manutention manuelle et à l’ergonomie du poste de travail. D’après la Cnam (Caisse national d’assurance maladie), 37 % des accidents sont liés aux chutes et 36 % à des manutentions manuelles au sein des bureaux. Ces deux typologies de risque représentent 1 million de journées perdues par an. Concernant les maladies professionnelles, les TMS et les lombalgies sont en tête de liste. L’une des sources des TMS est le comportement sédentaire. En parallèle, il ne faut pas négliger l’exposition accru des salariés aux risques psychosociaux plus complexe à déceler et à déclarer comme le stress, le burnout et le harcèlement sous toutes ses formes.
Qu’est-ce que le comportement sédentaire ?
Le comportement sédentaire est une dépense énergétique très faible en position assise ou allongée inférieure à 1,5 MET (Metabolic Equivalent Task) tout en étant en situation d’éveil. Cette notion est à ne pas confondre avec l’inactivité physique qui correspond à un manque d’activité d’intensité modérée et/ou intensive sur une semaine. Il faut également effectuer la distinction entre comportement sédentaire et travail sédentaire. Une personne effectue un travail sédentaire si au cours de sa journée elle réalise peu de déplacement.
Le comportement sédentaire au travail
Il y a très peu d’étude sur le sujet et de données statistiques dans le milieu professionnel mais ce que nous savons est que la position assise prolongée des salariés durant la journée de travail nuit à leur santé. Celle-ci peut engendrer des TMS ainsi que des pathologies cardiovasculaires et favoriser l’apparition de diabète de type 2 entre autres. Afin d’éviter cela, il faut inciter les collaborateurs à bouger par des interruptions ponctuelles ou récurrentes. Par exemple, éloigner l’imprimante du bureau afin de réaliser des pas, imposer des pauses et créer des espaces debout. L’investissement dans du mobilier de bureau réglable est également une solution. L’utilisation d’une table réglable a double emploi : amélioration de l’ergonomie de l’espace de travail et interruption du comportement sédentaire. Le salarié pourra ainsi changer de position en passant de la position assise à debout au cours de la journée.
Comment évaluer le comportement sédentaire ?
Le premier outil d’évaluation est l’observation. Cette observation peut être complétée par des questionnaires et des mesures comme la durée des phases assise/debout ou la dépense énergétique via des capteurs au cours de la journée. Les résultats seront à nuancer en sachant que le comportement humain change lorsqu’il est en situation d’observation / d’examen. Différents équipements de mesures sont donnés dans l’article « Evaluation du comportement sédentaire au travail : quels outils ? ».
En tant que préventeur, prenez-vous le temps d’effectuer le tour des bureaux comme vous faites le tour des lignes de productions pour vous assurer qu’il n’y ait pas de besoin ? N’hésitez pas à aller à la rencontre de vos fonctions supports afin d’agir avec eux pour améliorer leur quotidien et les prévenir des risques à leur poste.
À votre avis :
- Considérez-vous que vous prenez soin de vos fonctions supports ? Oui ou Non
- Qu’avez-vous apporté ou quels sont les points d’amélioration à mettre en place ?
- Pour notre information, dans quel secteur d’activité êtes-vous ?
Laissez-nous vos réponses en commentaire.
Sources
Ameli. Risques professionnels – Travail de bureau [en ligne]. (consulté en novembre 2021) < https://www.ameli.fr/entreprise/sante-travail/votre-secteur/travail-bureau-teletravail/travail-bureau >
DEBROSSES, K. (2018). Le comportement sédentaire au travail : de quoi parle-t-on ? Décryptage DC22. Hygiène et sécurité du travail, n°252, 6-10.
DEBROSSES, K. (2020). Evaluation du comportement sédentaire au travail : quels outils ? Références en santé au travail, n°162, 51-60.
DOUMAYROU, F. (2021). La sédentarité, un risque professionnel méconnu. Editions législatives, Lefebvre Dalloz. (Consulté en novembre 2021). < https://www.editions-legislatives.fr/actualite/la-sedentarite-un-risque-professionnel-meconnu >
INRS. (2020). Santé au travail : passez à l’action. ED 6383.
INRS. Travail de bureau – Votre métier [en ligne]. (consulté en noembre 2021) < https://www.inrs.fr/metiers/commerce-service/travail-bureau/travail-bureau-risques.html >